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LE SECRET DE MARTIN

« Je reconnais avoir été payé pour dérober les papiers confiés au lieutenant Granville, ce que j’ai pu faire dans la nuit du trente mai 1748, ayant glissé une drogue dans son vin pour le faire dormir », puis la signature, presque illisible « Paul Lebrun » et la signature du prêtre avec la date, « J.-A. Vinant, prêtre, Toulon, le 25 février 1754 ».

Marc n’était pas très lettré, mais il put lire, à haute voix, tout le document.

— Oh ! Martin ! Martin ! Comme je suis heureux ! s’écria-t-il. Je savais bien que mon papa n’était pas un traître ! Est-ce que je lui ressemble à mon père, Martin ?

— Beaucoup !

— C’est donc pour ça que Cabot a fait un saut en me voyant chez le Commandant !

— C’est bien pour ça, sans aucun doute !… J’ai su qu’il avait été tué pendant la bataille en mer !

— Alors, il a son compte, hein, Martin ?

— Oui… et puisque Cabot est maintenant chez le diable, il va falloir retourner en France et montrer ça, dit le matelot désignant le précieux papier, mais… c’est diantrement embarrassant… on est prisonniers !

— Le capitaine anglais a-t-il vu ce papier, Martin ?

— Écoute, fiston, quand j’ai pensé que tu allais faire le saut, j’ai demandé au matelot qui parlait français de m’amener au capitaine… (Faut te dire, que c’est un officier de l’armée anglaise, mais non de la marine). Le capitaine nous reçut : alors je lui dis, et le matelot