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LA HURONNE

fermé avec une bande métallique. Il fit jouer un ressort et souleva le couvercle… Marc aperçut un papier froissé et un peu jauni et le précieux médaillon.

— Prends ton médaillon, Marc Granville ! fit Martin en le regardant.

Marc tressaillit…

— Tu sais donc mon nom ? dit-il.

— Oui, mon petit.

— Qui te l’a appris ?

— Écoute : Quand on te coucha pour l’opération, (tu sais, l’extraction de la balle) le docteur anglais coupa ta vareuse et ta chemise et enleva le médaillon qu’il posa sur un banc auprès de toi. Quand tout fut terminé, le capitaine, (tu sais, celui qui nous avait fait transporter là) entre et te regarde, puis il prend le médaillon, l’ouvre et paraît surpris… Il dit quelque chose en anglais au médecin, puis il me fait signe d’approcher… Il tenait le médaillon ouvert et me désigna les portraits, disant, en français : « Qui ? »

Je regarde attentivement… puis, tout à coup, la lumière se fait dans ma vieille mémoire…

— Lieutenant Granville ! m’écriai-je.

Il répéta Granville… Granville ?… Et je pus voir que le nom ne lui était pas inconnu.

— Tu connaissais mon père, Martin ? Tu sais donc…