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LA HURONNE

On nous amène tous les deux à bord d’un des vaisseaux anglais et là, mon petit, un docteur vient te faire une opération !

— Une opération ?

— Oui, tu avais une balle dans l’épaule. Il l’enlève, mais ensuite la fièvre te prend à son tour et tu délires comme un ivrogne… La bataille était finie et les vaisseaux étaient en marche…

— Alors, je suis resté avec toi sur le vaisseau anglais ?

— Oui, et le Capitaine Milnes (celui qui nous avait fait transporter) est venu te voir tous les jours… C’est encore lui qui a demandé au premier arrêt de la flotte, que tu soies amené ici, où tu aurais plus de chances de revenir à la santé, d’après ce que lui avait dit le médecin. Il connaît les colons chez qui nous sommes, et il m’a laissé avec toi pour que tu ne sois pas trop étranger à ton réveil dans la Nouvelle-Angleterre !

— Nous ne sommes donc pas au Canada ?

— Non, mais pas très loin de la frontière.

— Il a été très bon, cet officier ! dit Marc.

— Oui, rudement bon ! J’ai su, par un matelot qui parlait un peu le français, qu’il a un fils à Londres à qui, paraît-il, tu ressembles un peu, et de plus qu’il te trouvait trop gosse pour te traiter en ennemi !

— Et ces gens chez qui nous sommes ?

— Des paysans anglais. Le mari est à l’armée, la femme demeure ici avec son père et son mioche.