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LA BATAILLE

— Marc ? questionna celui-ci.

Marc Henri, lieutenant, que j’appelle parfois ouistiti parce qu’il grimpe si vite dans les mâts et les cordages !

Le lieutenant sourit, salua et sortit.

— Tu n’avais jamais vu cet officier ? demanda le Commandant.

— Si, mon Commandant, mais sans savoir son nom.

— C’est étrange, il ne t’avait pas remarqué, dit-il, et cependant, il a eu l’air de te reconnaître…

Ce soir-là, lorsque Marc fut couché dans son hamac bercé par les flots, l’incident de l’après-midi lui revint à la mémoire… « Cabot… Cabot… » murmura-t-il, où ai-je entendu ce nom ? Soudain, il se rappela les paroles de sa mère et il se demanda si cet officier pouvait être celui dont son père se méfiait… Non, sans doute, car c’était un sous-officier et non un officier que son père avait désigné… Tout en songeant à ces choses, le mousse s’endormit… quelques heures plus tard, il s’éveilla en sursaut… Le vent faisait rage, on entendait les roulements du tonnerre, les éclairs sillonnaient la nue, semblant embraser tout le ciel, et l’Alcide ballotté par la tempête, plongeait et replongeait dans la mer, dansait sur les vagues et semblait devoir s’engloutir…

Marc ne put se défendre d’un mouvement de frayeur et il serra convulsivement une petite médaille