Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
30
LA HURONNE

— Je suis Marc-Henri Granville.

L’officier le regarda plus attentivement…

— Le fils du Lieutenant Granville ?

— Oui, mon Commandant.

— Depuis combien d’années as-tu perdu ton père ?

— Six ans !

— Tu vis avec ta mère ?

Les yeux bruns de l’enfant se voilèrent de larmes…

— Maman… on l’a enterrée hier !

— Pauvre gosse ! dit l’officier, et qui donc a soin de toi ?

— La vieille Babette… mais il n’y a plus d’argent et elle va retourner dans son pays… et moi… je voudrais être mousse !

L’officier réfléchit, puis regardant la figure intelligente et anxieuse du petit, il lui dit :

— Je n’ai pas de mousse sur l’Alcide, je pourrais peut-être en prendre un, mais… c’est dur, mon petit, d’être mousse !

— Je saurai endurer ! dit l’enfant.

— Il y a aussi… diable ! ton nom pourrait te causer des ennuis ! Ton père…

— Mon père était innocent ! fit Marc fièrement.

— Je le crois sincèrement, mon enfant, c’est pourquoi j’aiderai son fils s’il est en mon pouvoir de le faire. Écoute, je veux bien te prendre comme mousse, mais il faudra t’appeler seulement Marc Henri !