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III

LE PETIT MOUSSE DE L’ALCIDE



ON avait dîné de bonne heure et la famille était réunie dans la bibliothèque. Les enfants attendaient avec hâte ce qu’allait leur raconter grand-père.

— Tu la sais cette histoire, maman ? dit Gabrielle.

— Oui, petite, mais je l’entends toujours avec un intérêt nouveau et toujours elle me semble plus touchante.

Le docteur ouvrit un tiroir de son pupitre et en tira un vieux cahier.

— Ce manuscrit, mes enfants, dit-il, a été écrit d’après les notes et le journal de l’ancêtre dont je vais vous parler ce soir. Je vais vous le lire, tel que l’a rédigé mon père… Je n’ai pas besoin de vous demander de l’attention, le récit sera assez palpitant pour vous tenir en éveil… C’est intitulé : « Mémoires et Souvenirs de Marc-Henri Granville ».

Installé dans son fauteuil, sous l’abat-jour vert de la grande lampe de bureau, le docteur commença sa lecture :

C’était en avril 1755. Dans une vieille ville de