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LA HURONNE

— Qu’est-ce qu’il y a, voyons, dit le grand-père, tandis que Mme Granville attirait l’enfant auprès d’elle, ne pensant plus à l’affaire de la bonne.

— Allons, Marc, tu n’es plus un bébé ! Qu’y a-t-il ? Parle ! Sois un homme !

Marc s’essuya les yeux et tenant la main de sa mère, il dit bravement :

C’est moi qui ai pris le billet de deux dollars qui était sur le buffet avant les vacances !

— Toi ? dit sa mère, pourquoi ?

— J’avais perdu un pari de football ! Et Marc raconta ce qui s’était passé.

— Et tu n’as pas craint avant aujourd’hui de garder le silence sur l’aveu de cette mauvaise action ? dit sa mère tristement.

— Je ne croyais pas que c’était si mal… du moins je me suis persuadé que ce n’était pas mal… mais tantôt, quand j’ai entendu accuser Marie… c’était trop honteux ! Je ne pouvais plus me taire ! finit le pauvre enfant en baissant la tête.

— Viens ici, Marc, dit grand-père. Tu as noblement réparé ta faute et je vois que tu comprends qu’il n’y a rien de plus vil que de manquer à l’honneur ! Aussi, je ne te punirai pas, et je demande à ta mère et à Gabrielle de ne plus y penser. Une faute avouée dans ces circonstances est non seulement à demi, mais complètement pardonnée !