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II

LES FEUX-FOLLETS — LE LOUP-GAROU



AVEC les chaleurs de juillet vint l’exode vers la campagne. Mme Granville et les enfants auraient bien voulu aller revoir le grand ranch qui avait été leur home de jadis, mais il était loué depuis plusieurs années et d’ailleurs ce long voyage eût été trop coûteux.

Ce fut dans un petit village de la côte nord que l’on passa six courtes semaines. De bons vieux habitants de l’endroit, les Ladoré, amis du Docteur Granville, avaient loué leur maison à la jeune veuve et habitaient eux-mêmes le petit fournil attenant.

Ce village étant sur les bords du Saint-Laurent, l’on pouvait se baigner, canoter et faire la pêche.

Marc partait souvent avec le père Ladoré, dans sa grosse barque de pêcheur. Assis auprès du vieillard qui fumait sa pipe de plâtre, il écoutait avec intérêt les récits imagés du vieux campagnard.

— Toi, mon p’tit, disait le bonhomme, méfie-toi des feux-follets et du loup-garou !

— Des feux-follets, père Ladoré ? Il y en a donc encore ?

— Encore ? Ma foé du Bon ! De d’ça, y en a toujours ! Fallait voir, y a queuques hivers, quand