— Tu gagneras la prochaine fois !
— Je ne parierai plus !
— Ta mère te l’a défendu ?
— Maman ne sait rien de la chose !
— Alors, où as-tu pris le billet doux ?
— Ça n’est pas ton affaire ! Tu es payé, hein ?
— Je pense que tu l’as volé, ce billet, c’est pour ça que tu es si maussade !
— Tais-toi, ou je vais te faire taire ! cria Marc furieux, s’élançant vers Paul ; mais celui-ci s’esquiva, prit un détour et se sauva à toutes jambes…
Marc revint à l’heure voulue et sortit avec sa mère et sa sœur. À leur retour, Mme Granville demanda à la bonne :
— L’épicier est-il venu pour le petit compte ?
— Oui, Madame, il a dit qu’il repasserait.
— Qu’il repasserait ? Pourquoi ?
— Pour le solde.
— Mais il n’y a pas de solde, son compte était de trois piastres…
— Oui, madame, mais il n’y avait qu’une piastre pour payer.
— J’avais pourtant laissé trois piastres… un billet d’une et un de deux !
— Peut-être le vent a-t-il emporté l’autre, dit la bonne.