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DÉVOUEMENT DE FLEUR-DES-BOIS

À demi couchée sur une chaise longue, enveloppée dans une chaude couverture, la jeune fille attendait. Son oreille perçut le bruit de pas et ses pauvres yeux sans lumière se tournèrent vers la porte…

Marc eut peine à reconnaître sa joyeuse camarade de deux ans passés ! Cette figure émaciée, ces prunelles fixes, cette maigreur, cet air de faiblesse… était-ce bien là Ginofenn ?

Il s’approcha et lui prit la main :

— Fleur des Bois, me voici ! C’est Marc qui vous est revenu ! dit-il doucement.

— Ah ! mon petit Marc ! s’exclama-t-elle, en serrant dans ses deux mains celle du jeune homme, je ne puis plus te voir, mais je suis bien heureuse que tu sois retrouvé !

— Moi aussi, Fleur-des-Bois ! Je ne savais pas ce que vous étiez devenue…

— Marc, j’ai sauvé ton coffret ! Il est intact ! La Sainte Vierge a permis que j’arrive à temps !

Marc se mit à genoux près de la pauvre aveugle :

— Chère brave amie, loyale et dévouée. Je ne me pardonne pas… je me fais de cruels reproches, c’est votre dévouement pour moi qui a amené la perte de vos beaux yeux ! Et il appuya ses lèvres sur la petite main amaigrie qui lui tendait le coffret…

Ginofenn passa sa main sur la figure du jeune officier :

— Pardon, dit-elle, avec un sourire, mais je ne puis plus te voir qu’avec le bout de mes doigts… cependant, je n’ai pas oublié tes traits… tes cheveux