Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.
132
LA HURONNE

qu’elle portait lorsque je l’ai aperçue d’abord… Je la trouvais trop malade pour la questionner !

— Oh ! mon père, s’écria Marc, pauvre loyale Fleur des Bois ! Si vous saviez ce qu’elle portait ainsi.

— Je le sais maintenant, lieutenant. Ginofenn m’a dit ce que contenait ce coffret… Je suis retourné deux fois à l’endroit du sinistre sans jamais pouvoir apprendre ce que vous étiez devenu… la guerre… la guerre… on ne savait rien autre chose !

Marc lui serra la main, l’émotion l’empêchait de parler… Le père continua :

— Jamais Ginofenn ne pourra recouvrer l’usage de ses yeux… mais La Providence ne la laissera pas longtemps dans les ténèbres…

Ils étaient rendus au Couvent des Sœurs et Marc ne demanda pas l’explication de la dernière phrase du jésuite.

Le père sonna et demanda à voir la jeune Indienne, et s’informa comment elle se trouvait.

— Elle est très faible aujourd’hui, dit la religieuse.

— Elle est donc malade ? dit Marc.

— Oh ! oui. Poitrinaire, la pauvre enfant ! Sa mère est morte de la même maladie…

Marc était atterré… Le père lui dit :

— Je vais la préparer, une trop grande joie pourrait lui être funeste…

Le jeune officier resta seul, arpentant nerveusement le petit parloir et se désolant de tout ce qu’avait souffert la pauvre Huronne.

Enfin on vint le chercher et on l’introduisit dans une autre chambre au bout d’un corridor…