Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/128

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
LA HURONNE

Marc s’agenouilla, le souleva, lui fit boire quelques gorgés d’eau de sa gourde et lui dit en anglais :

— Que puis-je faire pour vous ?

L’officier le regarda et de sa main blessée indiqua sa poitrine…

— Une lettre !… murmura-t-il.

— Une lettre ? Dans votre gilet ? Vous voulez que je la prenne ?

— Oui… pour mon fils… Harold Milnes… à Londres… Milnes ! Marc se souvint tout à coup !

— Capitaine, dit-il, d’une voix infiniment douce, soutenant de son bras la tête de l’officier, je suis Marc Granville pour qui vous avez été si bon ! Dites, que puis-je faire pour vous ?

— Prends cette lettre… envoie-la à mon fils…

Marc prit la lettre et la serra dans son gilet, puis il dit :

— Je lui écrirai, si vous ne guérissez pas.

— Je suis fini ! murmura le capitaine.

— Non, non ! dit Marc. Je vais vous faire porter au fort et faire panser vos blessures !

— Trop tard… J’ai mon compte !… Tu feras ce que je demande ?

— Oui, oui, capitaine, je vous le jure ! fit le jeune soldat, les yeux humides de larmes pour cet officier qui, jadis, avait été si bon pour lui.

— Merci… murmura faiblement le mourant… merci… brave petit mousse… Harold… un râle s’exhala de sa poitrine, sa tête devint plus lourde dans le bras vigoureux qui le soutenait… le brave officier venait de rendre le dernier soupir en prononçant le nom de son fils…