Page:Maxine - La huronne, 1943.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.
124
LA HURONNE

geste pour le congédier, nous sommes heureux d’avoir un soldat de plus !

— Merci, mon Commandant, fit Marc, les yeux brillants de joie, et saluant le général, il suivit l’ingénieur.

Quelques heures après, le petit bûcheron de Pierre Phaneuf, revêtu de l’uniforme de l’armée, prenait fièrement possession d’une carabine et d’une baïonnette.

— Savez-vous tirer ? demanda le sergent qui les lui avait remises.

— Oui, j’ai souvent tiré… mais seulement sur du gibier.

— L’ennemi sera le gibier que vous tuerez à l’avenir, mon gars ! dit le sergent.

Marc était ravi d’être militaire. Il s’était enrôlé dans l’armée à un moment critique et où l’inquiétude était palpitante dans les quartiers militaires. Tous les jours il y avait des alertes… des escarmouches… les événements semblaient présager une bataille prochaine. Il n’était à l’armée que depuis une huitaine de jours, lorsqu’un matin, il apprit qu’il devait y avoir bataille ce jour-là…

Les troupes furent placées suivant les ordres du général Montcalm et au signal donné (un coup de canon tiré du fort) chaque détachement fit placer ses soldats à la place assignée.

Trois colonnes de troupes avaient été formées : le général Montcalm commandait le centre, M. de Lévis la droite et M. de Bourlamaque, la gauche. Marc faisait partie du peloton à l’arrière de la colonne du centre et ce fut avec un frémissement d’excitation mais sans crainte qu’il attendit le feu de l’ennemi…

Oh ! Ces heures glorieuses ! Marc ne les oublia