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VERS LE FORT CARILLON

— Oui. Qu’est-ce que ça veut dire ?

— Le sergent m’a dit que c’était un nom Mohawk… ça veut dire « au delà des pins ».

— Y a-t-il de belles forêts là-bas ?

— Oh ! oui. D’immenses forêts !… Pierre, continua Marc en regardant son compagnon qui était en train d’abattre un gros merisier, vous avez des nerfs d’acier ! Je voudrais bien manier la hache comme vous !

— Patience ! dit Pierre en riant, dans un an d’ici, tu seras un bon bûcheron !

La fermière, voyant que Marc ne leur causait pas d’embarras et qu’il rendait bien des services à Pierre, le traitait bien, et bientôt elle eut pour ce jeune abandonné, un sentiment presque maternel.

L’été se passa. En septembre, le missionnaire revint voir son protégé…

— Tu as pris de la santé, Marc ! Tu as l’air fort et vigoureux et comme tu as grandi ! Tu n’es pas trop malheureux ici ?

— Non monsieur l’abbé, les Phaneuf sont bons pour moi… la vie est rude, c’est vrai, mais je commence à m’y faire.

— Aimerais-tu avoir quelques livres ? L’hiver, tu seras moins occupé… ;

— Oh ! oui. Je n’ai pas beaucoup appris depuis que j’ai quitté Brest… Je sais lire et écrire, c’est tout !

— C’est déjà beaucoup ! J’ai ici deux livres que je puis te laisser… avant l’hiver, si possible, je t’en enverrai d’autres.

Pierre Phaneuf n’avait que des éloges à faire de Marc lorsqu’il en parla au missionnaire.