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LA HURONNE

qu’on ne le savait même pas Français… le contenu de la boîte aurait révélé son identité…

— Allez-vous rejoindre les soldats ? demanda-t-elle aux Indiens.

— Non. Ils sont déjà partis… Nous restons pour empêcher qu’on approche des ruines du fort.

— Pourquoi ? dit-elle.

— Parce qu’il y a encore des grenades qui font explosion et c’est trop dangereux ?

— Tout près, mais pas aux alentours, n’est-ce pas ? dit-elle.

— C’est bien dangereux aux alentours aussi, parce que des grenades et de la poudre, il semble y en avoir encore beaucoup !

Ginofenn regarda le Chamois étendu sans vie, et ne répondit pas. Elle songeait : Qui donc va enterrer pauvre grand-père ?…

— Dites, mes amis, comment vais-je faire, toute seule, et loin de la tribu, pour enterrer mon grand-père ?

— Pauvre petite, répondit l’un d’eux, nous pourrions bien, nous-mêmes, rendre au Chamois les derniers devoirs… C’était un brave Oneyout et un vaillant chef de tribu… mais nous ne pouvons rester… ou bien, il faudrait l’enterrer tout de suite.

Des larmes coulèrent des yeux noirs de Ginofenn… Tout de suite ! Le donner tout de suite à la terre ! Mais puisqu’il était mort et qu’elle ne pouvait être seule pour l’enterrer…

— Vous êtes absolument sûrs de sa mort, tous les deux ? leur dit-elle.