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LE PARI

Il aimait Gabrielle et Marc d’une grande et belle affection, sans toutefois se laisser tyranniser par cette jeunesse exubérante et irréfléchie. Si la grande ressemblance de Gabrielle, avec les portraits de l’aïeule qu’elle n’avait pas connue, donnait au grand-père un faible pour celle-ci, il voyait cependant avec orgueil les talents en herbe et l’intelligence primesautière de Marc, et il se réjouissait que l’on eût donné à ce petit ces noms qui étaient les siens : Marc-Henri Granville.

Marc était un enfant charmant, mais pas sans défaut. Comme les autres gamins de tous les âges, surtout ceux de 1929, il pensait en savoir bien plus long que les anciens !

— Toi, grand-père, disait-il un jour, tu n’es jamais allé en aéroplane ?

— Non, mon ami.

— Moi, quand je serai grand, j’en piloterai un et je deviendrai célèbre comme Lindbergh !

— Il faut d’abord t’instruire, mon vieux, dit le docteur. Tu as encore des croûtes à manger et des pensums à faire d’ici là !

— Zut pour les pensums ! Hein, maman, je serai un aviateur ?

— Je ne le souhaite pas, Marc, c’est trop dangereux !

— Eh bien ! maman, j’aimerai le danger et je ne le craindrai pas !

— Non ? Et si tu tombes… si ton aéro prend feu ?

— Je descendrai en parachute !