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— Que me dis-tu là ? demanda le chasseur inquiet ; puis voyant l’Indienne encore émue et le manchot qui semblait grave, il dit avec anxiété, prenant Jeannot sur ses genoux :

— Qu’est-il survenu, cher petit ? Allons, raconte-moi cela !

— Je m’amusais à lancer des flèches, répondit Jeannot, ici, tout près de la maison ; un Indien arrive et me dit :

— « Bonjour, petit, as-tu tué des ours avec tes grandes flèches ? » — « Bah ! ai-je répondu, quand je serai un homme, j’en tuerai avec un fusil. » — « Viens avec moi, dit alors le sauvage, j’ai quelque chose à te faire voir ! — « Non merci, une autre fois, que je dis » (je lui trouvais l’air vilain) — « Comme tu voudras ! » Cours-tu vite ? — Un peu ! — « Cours donc en avant, voir si je puis te rattraper ! » Je pensais qu’il voulait jouer, alors j’ai couru un peu… pas loin… mais, lui, il est arrivé au galop en arrière de moi, m’a jeté sur son épaule et s’est sauvé dans le bois ! Je criais, tu comprends !

— Pauvre chéri ! Comment lui as-tu échappé ?

— Tu sais, je tremblais, j’avais peur, mais je songeais : papa et Grand-Castor me retrouveront bien ! Après avoir couru quelque temps, le sauvage s’assit derrière une touffe de sapins ; il me tenait serré par le bras et me força à