Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à son expérience de ces lieux sauvages et lui demandait souvent conseil.

On attendait un missionnaire temporaire d’abord, qui se fixerait ensuite dans cette nouvelle mission, lorsque l’installation serait un peu plus avancée.

Jeannot suivait ordinairement son père dans ses visites presque journalières au camp français, et il ne tarda pas à s’y créer des amis ; mais aucun d’eux ne pouvait supplanter dans l’affection de cet enfant, le grand manchot qu’il continuait à voir chaque jour.

Amiscou allait fréquemment, lui aussi, à l’établissement, où on le connaissait maintenant très bien. Il ne parlait guère, affectant un air étrange, surtout quand il apercevait quelques Iroquois dans les environs. Les guides agniers étaient retournés dans leurs pays, mais les Onontagués du village voisin étaient curieux des agissements français et l’on voyait souvent poindre parmi les travaillants, leurs faces cuivrées et astucieuses.

L’automne vint ; la saison de la chasse… C’était le moment où, d’ordinaire, le trappeur partait pour ses longues excursions ; mais Amiscou lui conseilla de ne pas s’éloigner, à cause de Jeannot, que connaissaient maintenant les Onontagués.

Brisot, confiant dans la prudence de son ami, se contenta de chasser dans les forêts avoisinantes, ne restant jamais longtemps absent.