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Vers la fin de juin, en effet, un joli et solide canot était posé à l’ombre, tout près de la grotte du manchot ; renversé entre deux tronçons d’arbres, le fond bombé de la légère embarcation offrait cette belle couleur brun clair et rougeâtre de l’écorce du merisier et du bouleau. À l’intérieur de la caverne, deux avirons légers mais solides étaient appuyés à la muraille.

Amiscou était content, son travail lui plaisait, et il jouissait, par anticipation, du plaisir de son ami… bientôt, il serait de retour.

La journée avait été très chaude ; un peu fatigué de son travail, l’Indien entra dans la grotte, prit de la nourriture, puis, voulant profiter de la fraîcheur du soir, il sortit de nouveau et s’étendit paresseusement sur la mousse.

Depuis tant d’années qu’il avait la forêt pour demeure, il en était devenu épris et, poète inconscient, ce primitif y découvrait toujours de nouveaux charmes… Le contact continuel avec la nature l’avait affiné à son insu et rendu si rêveur qu’il se plaisait parfois à peupler son bois de formes fantastiques.

Ce soir-là, installé en face de l’entrée de sa caverne, la beauté de l’heure sembla le pénétrer et chaque coin de son domaine lui parut plein de mystère… la lune, en demi-cercle d’argent semblait un joyau suspendu au firmament et, dans sa pâle lumière, les troncs des grands arbres se transformaient en belles colonnes blanches, qui, à leur tour, devenaient de grandes fées