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chèrent, tandis que l’Indien, sifflant toujours doucement, égrenait à ses pieds le grain et les miettes de pain. Les visiteurs ailés devenaient moins craintifs, sautillant sur le sol, saisissant vivement les miettes dans leur petit bec solide… pendant quelques moments pinsons, goglus, fauvettes, étourneaux et alouettes, becquetaient à qui mieux mieux autour du grand manchot qui continuait son chant siffleur. Quand il eut fini sa distribution, il leva la main :

— Fini, mes amis ! Plus rien à becqueter… à demain !

Et les oiseaux s’envolèrent à tire d’ailes !

— Comme ils te connaissent bien ! s’écria Jeannot ravi, comment as-tu pu si bien les apprivoiser ?

— J’ai vécu seul si longtemps, mon gars… les oiseaux et les bêtes des bois ont été mes seuls compagnons… nous nous connaissons bien maintenant… mais j’ai encore des petits amis à te faire voir ; cache-toi comme tantôt et attends…

Amiscou rentra dans la caverne et souleva une roche ; dans un creux du sol il prit quelques noix et des faînes ; puis il sortit de l’abri et vint s’asseoir face à l’entrée. Là, il fit entendre un cri léger, comme un sifflement étouffé… plusieurs fois, il répéta cet étrange appel, posant deux doigts sur ses lèvres, puis il attendit… Jeannot se demandait ce qui allait venir…