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LA CACHE AUX CANOTS

Mais les Agniers ne respectaient guère leurs engagements et leur haine de la nation huronne ne se lassait pas ; aussi le spectacle de leur heureux petit bourg ne cessait de les irriter.

Le Sanglier, chef de cette tribu féroce, rassembla ses guerriers et on tint conseil au sujet de la bourgade ennemie.

D’un commun accord, la destruction des Hurons de ce village fut décidée ; en nombre considérable, on irait les surprendre, dès la prochaine lune.

Lorsque le manchot eût atteint la bourgade, elle était déjà cernée par les ennemis, mais, sournois, ils s’étaient cachés aux environs, attendant le moment de se rejoindre pour une attaque concertée et soudaine. Amiscou marchait dans la route enneigée ; de chaque côté les wigwams dressaient leurs toits pointus ; quelques gamins jouaient devant l’entrée de leurs demeures, tout était calme et tranquille.

Soudain, une clameur terrible retentit… les Iroquois, en bandes nombreuses, poussant leurs affreux cris de guerre, fondirent sur les paisibles villageois, et ce fut un massacre effroyable !

Mais voilà qu’une Robe-Noire s’élance à travers les blessés et les mourants, bénissant, absolvant, sans se soucier du danger qui l’environne… sa figure imberbe, transfigurée par l’ardeur intense de son sacrifice, se trouve un