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LA CACHE AUX CANOTS

Mais, sans paraître l’entendre, le Huron continua :

— Laissez Amiscou tranquille, mes petits, et il ne vous fera aucun mal ; il a sans doute un gîte quelque part, mais personne n’a pu le découvrir.

Tandis qu’on bavardait ainsi sur son compte, le manchot avait continué son chemin à travers le bois ; longtemps, il avança à grandes enjambées dans les broussailles ; à un certain endroit, entre des arbres gigantesques, s’élevait un cap rocheux d’une hauteur moyenne et surmonté d’une foison de petites pousses de sapin et d’épinette ; les côtés formaient un roc solide, moussu, sans fissure ; au pied du rocher, une eau claire et fraîche jaillissait de la terre et filtrait à travers les mousses et les fougères en un ruisselet qui allait se perdre dans l’épaisseur de la brousse.

L’Indien s’arrêta, déposa son lourd paquet et regarda furtivement autour de lui ; puis il s’étendit à plat ventre auprès de la source et but longuement… il faisait chaud et Amiscou était altéré. Se relevant, il reprit son paquet, écarta les branches tombantes d’un gros sapin, enjamba plusieurs obstructions, se pencha légèrement et disparut soudain comme si la terre venait de l’engloutir.