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À LA NATION DU PÉTUN

— On le dit sorcier, fit un autre, on croit qu’il jette des mauvais sorts !

— Robe-Noire, quand il est venu ici, nous a dit que personne ne peut jeter des sorts, dit une jeune Indienne en s’approchant des enfants.

— Il ne sait donc pas, alors, qu’il y en a des sorciers, et qu’ils peuvent, à volonté, jeter des « otkis[1] » et des malédictions !

— C’est une erreur, il n’y a pas de sorciers, affirma la jeune fille ; ce manchot est un peu étrange, c’est la conséquence de son infirmité, peut-être.

— Son bras ? Comment l’a-t-il perdu ?

— On ne semble pas le savoir.

— Moi, j’en ai peur, fit un tout-petit, il vole les papooses[2]… il les emporte dans le bois et les fait cuire pour les manger !

— Petits imbéciles ! dit une forte voix masculine.

Les enfants se retournèrent… un grand Huron surgit au milieu d’eux.

— Amiscou n’est pas un sorcier c’est un innocent, qu’il ne faut pas agacer ; il ne faut pas l’injurier non plus, car le manitou le protège.

— Il n’y a pas de manitou, interrompit la jeune fille, il y a Dieu…

  1. Mauvais sorts.
  2. Bébés indiens.