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LA CACHE AUX CANOTS
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— Demain, pauvre petit, il sera encore vivant, se dit le bon samaritain, je lui ouvrirai le ciel, il recevra le baptême…

Esquissant une bénédiction, le missionnaire voulut partir, mais le malade le rappela :

— Robe-Noire !

— Oui, mon enfant ?

— Tu me fais du bien… tu vas revenir ?

— Oui, demain… je te ferai connaître le vrai Dieu !

— Veux-tu, avant de partir, poser ta main sur la blessure de mon bras coupé, pour me soulager un peu ?

— Mais oui, mon garçon, si tu le désires, répondit le père.

Surmontant son invincible répugnance, il s’approcha de nouveau du malade et appuya doucement sa main sur la plaie gangréneuse et repoussante…

— Ça me fait du bien ! murmura le blessé, fermant à demi les yeux.

— Dors, pauvre enfant, dit le jésuite, ému de pitié, et, tiens ! prends cette petite médaille en attendant que je revienne.

De nouveau, il bénit le malade et sortit pour aller vers d’autres victimes du fléau.