Page:Maxine - La cache aux canots, 1939.djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je n’en ai qu’un seul, dit Loup-Cervier, mais veux-tu que je les poursuive, pour essayer de les retarder ?

— Hé, pars avec un autre et faites ce que vous pourrez, s’écria le chef ; nous allons tous reprendre la route du bourg et de là monter à la rencontre des Visages-Pâles, ou bien les poursuivre s’ils sont en avant de nous !

— Je pars, dit alors Loup-Cervier, et malheur à qui je pourrai rejoindre !

L’Iroquois partit alors avec son frère à la poursuite des fugitifs ; plus vifs et plus habiles que les Blancs à manier l’aviron, ils allaient, pensaient-ils, arriver avant eux à la rivière…

Les Onontagués, tous pleinement éveillés maintenant, hurlant de dépit et de rage, saccagèrent le fort et y mirent le feu et, tandis que les lueurs de l’incendie éclairaient de leur sinistre éclat les environs du lac Gannentaha, les Peaux-Rouges s’acheminaient au pas de course vers leur village, pour continuer ensuite par un autre chemin et couper la retraite aux Français…

Mais ceux-ci, suivant la direction que leur avait donnée le brave Huron, passèrent chez les Sénécas et de là poursuivirent vivement leur voyage… les Indiens, furieux, suivirent longtemps mais inutilement leur piste : ils ne purent jamais les rejoindre.