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LA CACHE AUX CANOTS

la vue du canot ennemi et l’on ne pouvait savoir si la chasse se continuait, ni s’il y avait plusieurs canots à la poursuite des Français.

Enfin, l’on arriva au but, les barques furent abandonnées et l’on allait se mettre en route vers le premier village, en suivant un sentier à travers la forêt, à l’est du petit lac qu’ils venaient d’atteindre. Les hommes partirent, devant marcher deux à deux, ou à la file indienne, lorsque le chemin deviendrait trop exigu, le capitaine, le chasseur, Jeannot et Amiscou fermant la marche… mais à peine eurent-ils fait quelques pas que le manchot entendit du bruit dans les broussailles… Se tournant vivement à droite, d’où provenaient les craquements entendus, il put discerner, dans la brousse deux Onontagués ; ils avaient sans doute atterri un peu plus haut et s’étaient postés à l’affût pour lancer des flèches aux Blancs à leur passage… Les yeux rivés sur les ennemis, le Huron vit que l’un d’eux grimpait lestement dans un arbre… il reconnut Loup-Cervier ; il le vit tendre son arc et viser le garçonnet qui marchait auprès de son père…

Vif comme l’éclair, le manchot se jeta de côté, tomba à genoux devant l’enfant et reçut en pleine poitrine, la flèche destinée à Jeannot !

Le chasseur, atterré, s’agenouilla auprès du blessé pour le secourir ; le capitaine, apercevant soudain Loup-Cervier qui ajustait une autre flèche, épaula sa carabine et l’Iroquois tomba ;