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LA CACHE AUX CANOTS

Amiscou bat la marche, suivi de Jeannot et d’Onata, on tire les canots, on se charge des avirons… on atteint la sortie, que l’Indien ouvre aussitôt. Dupuis et le chasseur sont là et reçoivent d’abord l’enfant, puis le premier canot et des avirons ; il passe ensuite des hommes, puis encore des canots et des avirons ; en peu de temps, barques et gens sont hors de la cache ; il ne reste plus que la squaw, dont la rotondité rend la sortie un peu difficile, vu l’exiguïté de l’ouverture, mais, avec quelques vigoureuses poussées du manchot et l’aide des bras qui la tirent du dehors, la bonne Onata se retrouve saine et sauve sur la rive. Amiscou passe à son tour ; il ne reste plus au rivage qu’un seul canot, près duquel se tiennent Jeannot, son père et le capitaine, ce dernier ayant insisté à faire partir tous ses hommes avant de songer à lui-même ; les fugitifs, sur son ordre, avaient pris place dans les embarcations et ils étaient partis à l’obscurité, se dirigeant vers la petite rivière. L’enfant, l’Indienne et les trois hommes se placent dans la dernière frêle barque d’écorce : Jeannot assis au fond, appuyé sur Onata, Amiscou accroupi sur ses talons, la figure tournée vers l’emplacement du fort, Brisot et Dupuis ayant charge des avirons.

Les premières lueurs du jour ne tardèrent pas à paraître ; il fallait se hâter, être hors de vue lors du réveil des Iroquois ; sous les bras vigoureux des avironneurs, les canots filaient à grande allure.