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on commence à dormir un peu.. mais chacun s’éveille, lorsque deux autres tonnes de vin font leur apparition ; on se lève en titubant et, de nouveau, on boit ferme… bientôt plusieurs sont ivres ; ils s’affaissent, ils dorment, tandis que d’autres, insatiables, se gorgent encore de boisson… mais, vers minuit, l’eau-de-feu a fait son œuvre… le vacarme a cessé ; le lourd sommeil de l’ivresse commence à gagner la presque totalité des ennemis ; ce sommeil devient de plus en plus profond à mesure que s’épaississent les ombres de la nuit… Vers une heure, le silence n’est plus coupé que par des hoquets et des ronflements… plus personne ne boit ni ne mange…

Le chasseur et le capitaine ont fait le tour des chambres : les Iroquois sont tous ivres-morts !

Sur un signe du commandant, les Français s’esquivent les uns après les autres et on referme la porte du fort. Dupuis et Brisot se hâtent vers l’embarcation, les autres fugitifs partent par le bois pour se rendre à la caverne du manchot, guidés par l’un d’eux qui en connaît le chemin… Bientôt, ils aperçoivent la petite lumière que Grand-Castor a mise pour les orienter dans la bonne direction ; la nuit est claire, mais dans le bois on se trompe facilement lorsqu’on doit s’éloigner du sentier battu…

Le Huron les accueille à la hâte, leur fait voir la cache aux canots, et, à la lueur des chandelles, tout le monde s’engage dans le couloir de pierre.