— La fuite seule peut nous sauver ; est-elle possible ? dit le chasseur.
— Comment le serait-elle ? La route passe par le village !
— Qu’en dis-tu, toi, Amiscou, questionna Brisot.
— La fuite est possible, répondit celui-ci.
— Comment ?
— Par la petite rivière, au bout du lac.
— Inutile ! On déboucherait en plein pays ennemi !
— Hé, en remontant le petit cours d’eau ; mais, en prenant celui qui coule au bas du lac, on arriverait au pays des Sénécas, une nation amie !
— C’est vrai, fit le chasseur, leur domaine avoisine le lac Seivisala… mais ce cours d’eau, les canots ne peuvent y passer, certains endroits sont à sec !
— Pas à ce moment ; les ruisseaux sont tous gonflés par la fonte des neiges, insista le Huron.
— Mais nous n’avons pas d’embarcations ! fit le capitaine.
— Et nous, Castor et moi, n’avons que trois canots !
— Hé ! je saurai en trouver, dit le manchot avec calme ; combien y a-t-il d’hommes, ici ?