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LA CACHE AUX CANOTS

Amiscou se dit : — C’est un ennemi… qu’il périsse ! mais se rappelant tout à coup les premiers enseignements du missionnaire, il réfléchit :

— Robe-Noire me dirait : « Sauve-le, il faut pardonner à ses ennemis ! »

Sans perdre un moment, il s’élance dans l’eau encore glaciale… la frêle embarcation n’est pas loin… sans avoir à nager, il peut la saisir et la traîner à terre.

L’Iroquois est inconscient au fond du canot, trois flèches sont implantées dans sa poitrine, un mince filet de sang coule sur sa tunique… le manchot le soulève et le couche sur le rivage, doucement il enlève les dards mortels ; il lui baigne ensuite la figure avec l’eau glacée… le blessé ouvre les yeux :

— Ami du Manitou, dit-il, reconnaissant le manchot, tu es bon de me secourir… mais c’est inutile… je suis fini !

— Qui t’a lancé ces flèches ?

— Loup-Cervier… il me hait depuis longtemps !

— Que puis-je pour toi ? demanda le Huron.

— Rien ! Je serai mort dans quelques instants… des flèches empoisonnées… mais toi, manchot… pour que le Manitou me soit propice, demande-moi une faveur… que désires-tu ?