Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
LA BLESSURE

— Nous avons le temps, dit Marcel, prenant une chaise en face de monsieur Comtois.

— Tant mieux, dit celui-ci… puis, un peu confidentiel : vous savez, je désire toujours connaître ceux qui accompagnent ma jeune fille. Quand c’est un des nôtres, comme vous, je suis satisfait, mais il y a tant d’étrangers à Montréal… quelques-uns très bien, je l’admets mais d’autres… des gens qui n’ont ni père ni grand-père…

Malgré lui, le jeune homme se mordit les lèvres et rougit.

Sans s’en apercevoir, monsieur Comtois continua :

— Je n’aime pas beaucoup qu’elle sorte avec de parfaits étrangers, mais avec vous, c’est différent… je n’ai pas connu vos parents, mon ami, mais j’ai bien connu le bon monsieur Roussel, votre tuteur autrefois, n’est-ce pas ?

— Oui, dit Marcel d’une voix blanche, mon tuteur et mon protecteur !

— Bien… bien… Ah voici Isabelle ! Allons, mondaine, sois sage et ne rentre pas trop tard !

— Non, non, papa, bonsoir, dit la jeune fille en l’embrassant. Et suivie de Marcel elle sortit de la chambre et traversa le grand passage. Elle s’arrêta un instant devant une glace, fit mousser un