Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
LA BLESSURE

Les hommes, en général, apprécient ses qualités, sa droiture ; les femmes, un peu blessées de sa froideur, le disent blasé, indifférent, et cherchent tout de même à l’attirer, car il a une personnalité intéressante et pas du tout banale.

Marcel avait toujours aimé les sports. Depuis quelques mois, il était devenu membre d’un club sportif, qui avait son lieu de réunion un peu en dehors de la ville. Il s’y rendait avec quelques compagnons presque toutes les fins de semaine.

Un samedi, il fit la connaissance d’un courtier appelé Paul Chimerre, dont le bureau avait, ces derniers temps, pris beaucoup d’importance.

Chimerre était un grand homme blond, à figure rasée ; ses yeux gris se voyaient à travers de grosses lunettes à monture d’écaille foncée ; ses lèvres minces et son menton carré annonçaient la détermination, l’opiniâtreté… mais ses manières affables indiquaient le désir de plaire, de se créer des relations amicales. Marcel avait souvent entendu mentionner son nom dans les milieux financiers. Son bureau était très achalandé et il faisait, disait-on, des affaires d’or. Il vendait beaucoup de valeurs américaines, dont plusieurs étaient cotées et commentées dans La Finance Quotidienne.

— Je suis charmé de vous rencontrer, monsieur