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LA BLESSURE

envia le sort de ce jeune paysan qui pouvait sans crainte offrir à une femme le nom honorable qu’il tenait de ses parents !

Continuant leur route, le jeune homme ne parlait pas ; le prêtre comprit et respecta son silence.

Rendu au presbytère, le curé entra ; Marcel se dirigea vers le home de son enfance, la maison de sa marraine, vendue peu de temps après sa mort. Il s’y arrêta un instant et revit en pensée la douce figure de Suzanne Saint-Denis, ses cheveux d’argent, ses yeux bleus un peu tristes, sa peau blanche, ses mains effilées, sa robe noire… il entendit sa voix suave, qui n’avait eu pour l’orphelin que des paroles de bonté et de tendresse…

— Chère marraine, se dit-il, ému, jamais, jamais, je ne pourrai cesser de l’aimer !