a prière à cinq heures et salut du saint sacrement.
En redescendant la colline, ils prirent la route au lieu de passer par les champs. Ils rencontrèrent plusieurs connaissances ; chacun arrêtait, leur disait quelques mots, les uns gravement, les autres avec cette verve originale si caractéristique de quelques-uns des campagnards canadiens.
Pour tous, le curé avait un mot amical, une recommandation ou une taquinerie.
— Tiens, te voilà, Joseph, dit-il, à un homme assez âgé, comme ils passaient devant la beurrerie ; je ne t’ai pas vu à l’église, ce matin !
— J’ai ’té à la basse messe… j’sus occupé à plein !
— Même le dimanche ?
— Ben, vous savez, m’sieur l’curé, c’est pas toujours pareil ! J’sus occupé après mes machines !
— Pour la beurrerie ?
— J’en fais p’us de beurre ! Demain, j’vire en fromage !
— Ah, je comprends que ça te donne de l’occupation ! fit le curé en riant.
Plus loin, un grand garçon endimanché, passa près d’eux, conduisant un boghei, attelé d’un gros cheval pesant. Il arrêta :
— Tiens ! C’est ben Marcel Pierre ! Bonjour,