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LA BLESSURE

grâce au généreux salaire que vous m’avez donné, j’ai des économies qui me permettront d’attendre un peu s’il le faut.

— J’ai quelque chose à vous proposer, dit le financier, se levant et marchant de long en large dans la pièce, tel qu’il le faisait souvent lorsqu’il discutait, ou qu’il dictait des lettres ou des articles. J’avais d’abord pensé à vous demander de rester ici pour une autre année, puis, j’ai craint, à cause de Miriam…

Marcel le regarda, surpris, presque blessé…

— Non, non, ne vous troublez pas, je sais que vous avez toujours été parfait avec elle… mais, diable… vous connaissez les jeunes filles ! La mienne est, plus que bien d’autres peut-être, volontaire à l’excès ! Elle est ardente, impulsive… Vous avez de la fascination pour une Américaine, avec vos manières courtoises, votre attitude un peu fière, le sang français qui coule dans vos veines et qui vous donne un je ne sais quoi de si différent de nos boys américains… Miriam en a subi le charme… et lorsqu’elle vous prie de chanter, en vous accompagnant vous-même au piano, ces charmantes romances françaises que vous rendez si bien, elle en est très impressionnée… Elle, qui ne peut, d’habitude, se tenir dix minutes tran-