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LA BLESSURE

Lorsque Marcel l’avait sauvée de la noyade, à Pointe-à-Pic, l’été précédent, son premier mouvement n’en fut pas un de reconnaissance pour celui qui l’avait sauvée, mais de colère contre elle-même, pour avoir eu besoin d’aide ! Ce ne fut que le lendemain, qu’elle dit à son père :

Dad. il faut faire quelque chose pour ce garçon là ! Je ne lui ai même pas dit merci… et sans lui, tu sais, ta Miriam…

C’est alors que Monsieur Ashley, admirant la fierté de ce jeune Canadien sans fortune qui refusait une récompense, résolut de faire autre chose pour lui.

Voyant que Marcel possédait bien l’anglais, il le fit demander un jour à l’hôtel et lui dit :

— Consentiriez-vous à me servir de secrétaire ? J’ai un travail important à faire, un ouvrage que je veux publier. Il s’agit de statistiques financières américaines et européennes. Je vais être forcé de séjourner dans plusieurs villes en Angleterre, en France, en Italie, en Allemagne et ailleurs : votre connaissance, du français, comme de l’anglais, me serait d’un grand secours.

— Merci, monsieur, dit Marcel, ravi de la proposition, si vous croyez que je suis compétent… je suis des plus heureux d’accepter !