Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44
LA BLESSURE

— Vous avez vos parents à Val-Ombreux ?

Le jeune homme hésita un instant, puis il dit :

— Mes parents sont morts, mademoiselle !

— Ah pardon ! Je vous ai fait de la peine ! Je ne savais pas… Et ça fait tellement mal de parler de ses deuils ! Moi j’ai perdu ma mère… j’ai eu un chagrin affreux… je n’avais que treize ans ! Je n’y suis pas encore faite !

— À treize ans… même à douze… on sait déjà souffrir !

— Oui, profondément, c’est vrai. Mais Dieu m’a laissé mon père que j’adore et qui me gâte terriblement ! J’ai aussi un grand frère, qui est dans la finance ou pour mieux dire, dans la banque ! Gilles… Vous ne le connaissez pas ?

— Non, je ne connais pas beaucoup de financiers !

— Sauf les financiers américains… Votre chef, est-ce un monsieur âgé ?

— Dans la cinquantaine ; il est veuf et il a une jeune fille de dix-huit ans.

— Elle n’est pas ici ?

— Non, elle achève ses cours universitaires à New-York. Mais il faut que je vous quitte, dit-il, regardant l’heure à son poignet, monsieur Ashley m’attend… Adieu !