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II




LE lendemain matin, Jeanine dormait encore lorsque son amie sortit des jardins de l’hôtel et se dirigea vers la mer.

Elle traversa deux grandes rues, descendit quelques marches de pierre et se trouva près d’un marché de fleurs.

Elle se choisit une belle gerbe de violettes et en respira avec délices le parfum discret ; puis, un livre sous son bras, avec la bourse de la veille, elle partit vers la Croisette.

Se rapprochant le plus possible de la mer, elle s’installa sur un banc et ouvrit son livre. Mais elle y lut à peine quelques lignes. Sa pensée et ses yeux étaient attirés invinciblement par cette Méditerranée qu’elle allait bientôt quitter et dont l’enchantement la captivait de plus en plus.

Elle songea à plusieurs de ses amies pour qui ce voyage était devenu banal, des gâtées de la fortune et de la vie, blasées à force d’avoir tout ce qu’elles voulaient. Mais elle-même, n’était-elle pas privilé-