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LA BLESSURE

Isabelle, trois ans plus jeune, avait toujours été en relations amicales avec Jeanine et quoique tout-à-fait différentes de caractère et de mentalité, elles s’entendaient bien et s’aimaient sincèrement.

Ce soir là, elles assistèrent à un concert dans la salle du Casino, donné par un orchestre particulièrement bon. Un véritable régal artistique. L’auditoire était peu nombreux.

En se retournant, Jeanine aperçut, seul, dans un coin de la salle, le jeune inconnu de l’après-midi.

— Tiens, ton ami n’est pas à Nice ! dit-elle à mi-voix.

— Il est dans la salle ?

— Oui, je l’ai aperçu là-bas, près d’une colonne…

— Alors, comme nous, il a préféré la vraie musique au jazz, dit Isabelle.

— Dis, comme moi, et non comme nous… tu sais que je raffole du jazz !

Lorsqu’elles se levèrent pour sortir, le jeune homme jeta les yeux de leur côté, sans faire mine de les reconnaître ; il sortit à leur suite. Sa haute silhouette se perdit dans le dédale des allées du Casino, tandis qu’un taxi ramenait à l’Alsace-Lorraine les deux Montréalaises.