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LA BLESSURE

et rosée, de sa bouche au sourire franc et joyeux, qui découvrait des dents très blanches entre des lèvres charnues, dont le carmin ignorait le secours de l’art. Des cheveux d’un blond doré encadraient bien ce visage attirant ; la jeune fille était de taille moyenne, mince, vive et très gracieuse dans ses mouvements. Un ravissant parfum de jeunesse et de franche gaieté semblait se dégager de toute sa personne.

Jeanine Durand était très belle, et son seyant demi-deuil rehaussait encore davantage sa chaude carnation de brunette. Pour se soustraire à une existence trop médiocre, elle avait fait un mariage hâtif et sans amour ; poussée par son ambition, par l’espoir d’une vie facile et par son grand désir d’avoir l’indépendance à tout prix, elle avait épousé un médecin, le docteur Durand, qui, au bout de deux ans de mariage, mourait des suites d’un accident d’automobile, laissant à sa jeune veuve une petite aisance. Ils n’avaient pas d’enfants. Ainsi Jeanine se trouvait libre, jeune, séduisante et bien résolue à se créer une belle vie et à faire bientôt un mariage où la fortune serait considérable. L’amour… oui, elle le voulait, mais son ambition lui faisait penser d’abord à la richesse.