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LA BLESSURE

le contenu, quelle veine ! J’en avais presque fait le sacrifice ! Mais, qui donc est-il, ce garçon ? L’as-tu déjà vu ici, toi ?

— Oui, il me semble l’avoir déjà aperçu… tiens, je me rappelle, c’était le jour où nous avons pris le thé au Carleton… il était avec des américains.

— Il n’a pas l’air d’un américain ! Il n’en a pas l’accent… et pourtant, ce n’est pas un français…

— Comment peux-tu dire ça ? Tu ne le regardais pas, tu ne voyais que ta bourse !

— C’est ce qui te trompe, madame ! Je l’ai parfaitement vu ! Un grand brun, mince, droit, jeune, culotte de flanelle blanche et habit bleu-marine !

— Son chapeau ?

— En avait-il un ? Je ne l’ai pas vu ! Je n’ai vu que ses cheveux noirs !

— Il avait un feutre mou, gris foncé… il le tenait à la main… C’est un bel homme !

— Tiens, tu l’as remarqué, toi aussi ? Ah, ces veuves ! Ne vous y fiez pas ! Rien ne leur échappe !

Tout en causant, les deux amies étaient arrivées à leur hôtel et elles regagnèrent leurs chambres afin de s’habiller pour le dîner.

Comme la Croisette, la grande salle à manger de