Page:Maxine - La blessure, 1932.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.


I




LA Croisette est presque déserte, malgré le clair soleil et l’atmosphère tiède et délicieuse de cette fin d’après-midi de février.

Quelques rares piétons sur cette promenade ordinairement encombrée et, auprès du kiosque de l’orchestre, un très petit auditoire.

C’est que Nice célèbre son carnaval ; aujourd’hui, c’est la bataille des fleurs et ce soir, le grand travesti… Toute la jeunesse élégante de Cannes s’y est rendue et ne reviendra qu’aux petites heures du matin.

Les mouettes décrivent au-dessus de la mer leurs cercles innombrables… elles planent et s’abattent sur le sable blond du rivage, pour reprendre presqu’aussitôt leur vol ; autour des quais dorment les barques et les yachts, et, au large quelques voiliers glissent, gracieux, onduleux, tandis que des canots-automobiles filent rapidement, creusant de longs sillages blancs dans le bleu de la mer. Le petit bateau de l’île Sainte Marguerite arrive au