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LA BLESSURE

venue une tâche de pure affection, car je suis profondément attachée à mon jeune filleul.

Croyez-bien à l’assurance de ma fidèle amitié.

Suzanne Saint-Denis.

Quelques jours après avoir écrit cette lettre, madame Saint-Denis devint si malade, que le médecin, trouvant son état alarmant, lui suggéra d’avoir, pour quelque temps une garde auprès d’elle. Un soir, elle demanda le prêtre.

— Rien ne presse, dit la garde, mais si ça vous fait plaisir…

Lorsque le curé arriva, il la trouva très affaiblie ; elle lui parla longuement de Marcel et lui demanda :

— Consentiriez-vous à être son tuteur ?

— Sans doute, dit le curé.

— Je n’aurai pas grand’chose à lui laisser, ce cher enfant ; ma pension finira avec moi… mais il y a ma maison, le petit emplacement. La vente de cette propriété devrait suffire à son entretien et son éducation pour quelques années !

— Vous ne lui avez pas donné d’adoption légale ? Il ne porte pas votre nom ? dit le curé.

La malade hésita, puis elle reprit :