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LA BLESSURE

de porter, et ça suffit ! Ne te tourmente pas pour rien, lui ai-je répondu. Tiens, j’ai un message pour monsieur le curé ; va lui porter cette lettre, veux-tu ?

— Tout de suite, dit-il, et s’emparant de l’enveloppe, il partit en courant.

Depuis, il n’a plus jamais parlé de la chose, mais je le trouve moins gai, moins expansif, moins insouciant que par le passé ! Vous vous rappelez que je ne voulais pas, d’abord le garder ; puis, sans m’en rendre compte, tout de suite, je me suis mise à aimer cet enfant, à guetter ce sourire charmant qui, même alors, illuminait sa petite figure sérieuse… Et au lieu de l’envoyer à la ferme, je l’ai toujours gardé ici ! Il y est bien chez lui, le cher enfant. Cependant, je ne lui ai pas encore donné publiquement mon nom et il porte les deux siens : Marcel-Pierre.

Si Dieu me prête vie, j’espère compléter son éducation et lui donner la chance de se faire une carrière dans le monde. Il est remarquablement avancé pour ses douze ans ; il a un goût prononcé, un talent réel pour la musique et il est doué d’une très belle voix.

Priez Dieu, chère amie, qu’il me permette d’achever cette œuvre, qui, avec le temps, est de-