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LA BLESSURE

— Vos parents ?

— Je n’en ai plus !

— Le père de l’enfant ?

— Il n’a pas de père !

— D’où venez-vous ?

— Je… je… j’ai pris le bateau à Montréal, articula-t-elle faiblement.

— Ce petit est canadien ?

— Oui, canadien-français… et posant sur ses lèvres mourantes la petite main du bébé, elle ferma les yeux.

Quelques minutes plus tard, elle était morte ! Je pris le bébé et je le gardai jusqu’au matin. J’ai dû rester pour témoigner de ce que j’avais vu… mais les premières démarches pour identifier la pauvre morte n’ayant pas donné de résultat, je vous apporte l’enfant tel que sa mère l’a désiré. »

Cette femme me dit qu’elle avait averti les autorités du fait que l’enfant serait déposé à la Crèche. Elle ne se nomma pas, mais elle donna le nom du médecin et celui-ci confirma plus tard tout ce qu’elle avait dit. L’enfant était convenablement vêtu. Sur un papier épinglé à ses vêtements, on lisait ces quelques mots écrits au crayon : « Marcel, mon bébé adoré ! Que ne puis-je te garder avec moi ! »