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LA BLESSURE

rapport avec les nécessités des temps et le progrès de la science…

— Où serait cette institution ?

— Sur le Chemin Ste-Foy… Mais allons ! Sœur Saint-Amable va nous accompagner et vous allez voir tous nos pauvres petits !

On monta un escalier et on suivit un long corridor ; la sœur ouvrit une porte. Dans un grand dortoir, une trentaine de petits lits étaient alignés.

— On peut entrer ? questionna la visiteuse.

— Certainement.

Madame Saint-Denis entra. Les bébés dormaient presque tous. Les uns souriaient aux anges et semblaient pleins de santé ; les autres plutôt rachitiques et presque laids… certains d’entre eux tendaient leurs petits bras dans une muette et inconsciente supplique. L’un d’eux pleurait un peu. De sa main gantée, la visiteuse le tapota tout doucement… « La… la… la… » fit-elle, et le pauvre bébé se calma.

À la tête de chaque petit lit était suspendue une étiquette, marquée d’un seul nom : « Madeleine », « Pierre », « Hedwidge », chaque bébé avait le sien.

Après avoir visité ainsi plusieurs dortoirs, tous à peu près semblables, madame Saint-Denis s’écria :

— Mais, dites-moi donc, combien en avez-vous ?