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LA BLESSURE

Ta mère, mon Marcel,

Suzanne Saint-Denis.

Marcel passa la lettre au curé et détourna la tête pour cacher les larmes qui l’aveuglaient.

Le curé, très ému lui aussi, lut la lettre et dit ensuite :

— Je n’avais pas vu cette lettre, mais je connaissais l’existence de l’acte d’adoption. Je ne pouvais rien dire, j’étais lié par la promesse donnée !

— Le notaire connaît-il la chose ?

— Certainement, il a rédigé lui-même l’acte… regarde les signatures ! Nous devions détruire cette enveloppe sans l’ouvrir si… si tu n’avais pas été… ce que tu es, mon cher enfant ! Ses raisons…

— Je les connais, interrompit Marcel… pauvre chère marraine, lorsqu’elle vous les a dites, elle ne me savait pas à la portée de sa voix ! Je n’en ai vraiment compris le sens que plus tard, mais, comme je vous l’ai dit, ses paroles de crainte, comme aussi ses expressions de tendresse à mon égard, sont restées gravées dans ma mémoire d’adolescent, et les années n’en ont jamais effacé l’impression ! C’est peut-être le souvenir de cette heure de cha-