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LA BLESSURE

Son apparence de force physique était un peu amoindrie depuis que la balle de Chimerre lui avait effleuré le poumon. Mais, sans s’en douter, il attirait toujours l’attention, étant remarquablement beau, malgré l’expression un peu amère de sa bouche. Il était très grand, très droit et toujours vêtu avec une sobre et irréprochable élégance.

Il lisait beaucoup et cultivait, dans ses loisirs, ce goût inné de la poésie qui accompagne si souvent le talent des musiciens.

Son amour sans espoir pour Isabelle, le terrible dénouement de son amitié avec Chimerre, le suicide de celui-ci, avaient accru le sérieux de son caractère.

Le sentiment d’amertume provenant de sa naissance irrégulière ne s’émoussait pas. Il en souffrait au point que ça devenait parfois une hantise Et ayant un cœur très aimant, il avait la nostalgie d’un foyer…

Cependant, sa jeunesse, sa vaillance, et ses occupations absorbantes ne lui permettaient pas de songer tout le jour à ses malheurs. Il était très satisfait de sa carrière de journaliste. Monsieur Ashley l’avait fait venir à New-York et avait alors appris dans tous ses détails la véritable cause de l’attentat de Chimerre. Il félicita Marcel de sa