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LA BLESSURE

Ce nom, je le prendrais avec bonheur, si je pouvais obtenir le consentement de mon père… mais je ne désespère pas ! Il a tant d’amitié pour vous et de tendresse pour moi qu’il finira bien par consentir ! »

Mais Marcel n’avait pas cru devoir accepter ce sacrifice ; il le lui dit dans une lettre touchante mais ferme, et le curé trouva sage cette décision de sa part.

— C’est irrévocable maintenant ! dit le jeune homme avec accablement.

— Courage, mon garçon, dit le prêtre. Te voilà revenu à la santé ; tu vas reprendre tes occupations et tu verras. Parfois Dieu fait surgir des événements imprévus et qui changent le cours des choses… aie confiance !

Marcel ne répondit pas ; il songeait combien vide allait maintenant lui sembler la vie, combien dénuée d’intérêt serait cette existence sans but.

Lorsqu’il retourna à Montréal, un mois plus tard, les Comtois étaient déjà partis.

Il reprit en partie ses habitudes précédentes. Il allait peu dans le monde cependant, mais il ne manquait aucun beau concert, aucune manifestation artistique et fréquemment il se rendait à son club sportif.