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LA BLESSURE

sur un fauteuil ; il était blanc comme la neige et ne bougeait pas. Un peu de sang tachait son gilet et l’intérieur de son habit. Isabelle se jeta à genoux près de lui, saisit sa main froide et inerte et éclata en sanglots.

— Appelez, vite un médecin, dit monsieur Comtois. Tenez ; appelez le mien. Et il donna le numéro. Dites que ça presse. Attendez, je vais parler moi-même !

— Il vient tout de suite, dit-il, replaçant le récepteur, puis regardant sur le pupitre… pauvre garçon, il était à l’ouvrage… voyez tous ces papiers étendus. Et ce sang sur le tapis et sur lui… ç’a tout l’air d’un attentat !

— Il est mort ! Il est mort, gémissait Isabelle… Mon Dieu, qui donc l’a tué ?

— Je n’ai vu passer personne, dit le gardien. Il a pu venir quelqu’un avant mon arrivée, mais depuis six heures et demie, je sais que personne n’est passé.

Monsieur Comtois était atterré et ne parlait pas. Quelques minutes plus tard, le médecin entrait. On lui expliqua les choses. Il se pencha sur le pauvre journaliste, ouvrit son gilet, sa chemise, appliqua l’oreille sur la poitrine.

— Il n’est pas mort, dit-il, mais gravement